Le développement du marché du nucléaire ne se fait pas qu’en France avec l’EPR2 mais aussi en Pologne où le gouvernement a émis le souhait de construire ses premiers réacteurs nucléaires pour la production d’électricité, entre 4 et 6 réacteurs pouvant produire l'équivalent de 6 à 9 GW.
La Pologne est un des rares pays en Europe aujourd’hui à ne pas être doté de réacteur nucléaire dédié à la production d’électricité à faible émission de carbone. Bien au contraire, il est parmi les plus dépendants aux centrales charbon et gaz avec 37 GW installés soit 66% de sa capacité totale de production d’électricité. Le restant de la production électrique est assuré par de l’éolien (12% de la capacité installée), du solaire (16%), de l’hydroélectrique (4%) et de la biomasse(2%).
Avec une émission moyenne de CO2 entre 500 et 800 gCO2eq/kWh selon les périodes de l’année contre en moyenne 50 à 150 gCO2eq/kWh pour la France, l’impact sur l’environnement et la population est significatif et l’atteinte de l’objectif de neutralité carbone pour 2050 devient un vrai défi pour le pays.
Au-delà de l’aspect impact sur l’environnement, la Pologne se doit d’être plus indépendante énergétiquement face à son principal fournisseur de gaz, la Russie.
Se lancer en 2022 dans un programme nucléaire avec une filière industrielle forte mais n’ayant pas encore l’expérience des requis qualité, sécurité et sûreté imposés par les autorités de sûreté nucléaire relève d’un défi industriel fort pour la Pologne, surtout avec un objectif de part locale de 40% pour le 1er réacteur et de 70% pour le dernier.
Pour cela, EdF, qui s’est porté candidat à la construction de 4 à 6 réacteurs EPR dans une offre remise au gouvernement polonais en octobre 2021, souhaite développer la relation entre les industriels nucléaires français et leurs homologues polonais pour que des partenariats forts soient établis sur le plan commercial et dans l’accompagnement de la monté en compétence des industriels locaux.
Ces derniers ont déjà démontré dans un passé récent leur capacité d’adaptation et de réalisation de projets technologiques avec la construction de plusieurs centrales à charbon dites supercritiques.
Le GIFEN, syndicat de la filaire industrielle nucléaire française, s’est rapproché de son homologue polonais, à savoir IGEOS, afin d’organiser les 22 et 23 juin 2022 un grand évènement de rencontre entre industriels des deux pays et également présenter dans les grandes lignes, les exigences techniques et qualité du RCC-E et du RCC-M ainsi que les exigences de sûreté de l’ISO19443.
https://poland.edf.com/en/our-activities/nuclear/edfs-offer-for-poland
Fort de 45 années d’expérience dans le nucléaire en France comme à l’étranger (Chine, Corée du Sud et Afrique du Sud) et en tant que membre actif du GIFEN depuis septembre de la même année, Comeca se devait d’être présent à cet évènement majeur afin d’établir les premiers contacts avec un marché polonais très peu connu à ce jour.
Les rencontres ont été nombreuses avec des sociétés locales ayant des activités diversifiées telles le montage mécanique et/ou électrique, des EPC (Engineering Procurement & Construction), des bureaux d’ingénierie, des fabricants spécialisés en électronique de puissance et en équipements basse tension.
Il s’agit de la première étape d’un long processus qui doit amener Comeca à être capable de participer à terme à la réalisation des futurs réacteurs nucléaires polonais.